Michel Houellebecq et son roman, Extension du Domaine de la Lutte :
Les Stéréotypes dans la Fiction

Whatever : Stereotypes in Fiction
written by kaytay

Toute la France connaît Michel Houellebecq. Il a écrit des romans qui inspirent le respect des partisans de la liberté d'expression, et provoquent la haine d’une grande partie de la population qui désapprouve ses opinions. Il crée une telle controverse avec ses livres, qu'on ne sait pas s'il est sincère dans ses opinions exprimées. C’est à dire qu’on ne sait jamais si Houellebecq croit, lui-même, aux idées qu'il écrit, ou s’il les écrit pour faire vendre ses livres par la notoriété d'un scandale, ou encore, par simple provocation, pour ravager la société: il n’y a rien dans le monde qui puisse faire enrager l'opinion publique plus que les stéréotypes flagrants.

All of France knows Michel Houellebecq. He has written novels which inspire the respect of free speech supporters, and provoke the hatred of a large portion of the population who disapprove of his opinions stated so bluntly. He creates controversy with his books, so that one does not know if he is being sincere in his expressed opinions. That is to say, one never knows if Houellebecq himself belives in the ideas that he writes about, or if he wrote books in this fashion to sell as many copies as possible by their notorious reputation and scandal, to ravage society: for there is nothing in the world that has the power to enrage the public opinion more than flagrant sterotypes.

Par conséquent, il va sans dire que le narrateur inconnu du roman Extension du Domaine de la Lutte parle beaucoup de stéréotypes. Par exemple, il parle de la haine des dentistes, un sentiment qu'il a en commun avec bien des gens. Mais selon lui, les dentistes sont les « créatures foncièrement vénales dont le seul but dans sa vie est d’arracher le plus de dents possible afin de s’acheter des Mercedes à toit ouvrant (Houellebecq, 108) ; » son sentiment est plus pessimiste et fort que la plupart des gens, et il l’a dit avec la claire intention de mettre les lecteurs (notamment les dentistes ou les autres personnes aux carrières semblables) en colère.

By consequence, it goes without saying that the anonymous narrator of the novel Whatever often speaks of stereotypes. For example, he talks of the hatred of dentists, a sentiment that he has in common with many people. But according to him, dentists are "fundamentally venal creatures, who's only purpose in life is to pull the most teetch possible in order to buy Mercedes with sunroofs;" his feeling is more pessimistic and strong than the majority of people, and he expresses his opinion with the clear intention of enfuriating his audience (notably dentists or other people with similar careers).

Mais il ne reste pas aux sujets desquels une partie de la population peut sympathiser ; le narrateur parle aussi des choses très controversées . Peut-être le plus choquant de tous, il ne donne aucun respect aux femmes. Ses sentiments misogynes sont des plus évidents quand il dit «Crémant, elle s’efforçait d’être courageuse ; pourtant, je le savais, elle avait tellement besoin d’être tronchée. Ce trou qu’elle avait au bas du ventre devait lui apparaître tellement inutile… comment oublier la vacuité d’un vagin ? (Houellebecq, 47)». La vulgarité seule est assez scandaleuse pour mettre la plupart des gens en colère, mais la généralisation que toutes les femmes s'identifient par leurs organes reproducteurs est un stéréotype extrêmement blessant.

But he does limit his statements to subjects with which a portion of society will sympathize with; the narrator also speaks of extremely controversial things. Perhaps the most shocking of all, he does not give any respect to women. His misogynist sentiments are the most evident when he says, "She put up a front, pretending to be courageous; however, I knew it, she totally had the need to be tronchée. The hole she has at the base of her stomach must appear to her to be completely useless... how may one forget the vacuity of a vagina?" The vulgairty alone is scandolous enough to anger most people, but the generalization that all women identify themselves by their reproductive organs is an extremely hurtful stereotype.

Au sujet de la femme, le narrateur parle aussi des femmes qui consultent un psychanalyste pour obtenir de l’aide. « Mesquinerie, égoïsme, sottise arrogante, absence complète de sens moral, incapacité chronique d’aimer : voilà le portrait exhaustif d’une femme « analysée » (Houellebecq, 103). » Les lecteurs savent que le narrateur fait une généralisation fondée sur son rapport avec son ex-copine, Véronique, mais le narrateur pense que ce stéréotype est vrai pour toute femme analysée. Un peu plus tard, il développe cette idée et dit « …toutes les dépressives avaient des dispositions a l’égoïsme et a l’absence de cœur (Houellebecq, 104). » Ensuite, le narrateur fait une généralisation de toutes les femmes basée sur le seule Véronique, puis sur tous les gens qui sont deprimés, femmes ou hommes.

On the suject of women, the narrator also speaks of women who seek the aid of psychoanalysts. "Mean, egotistical, arrogant stupidity, complete absense of morals, chronic incapacity to love : here is the exhaustive portrait of an 'analyzed' woman." The audience knows that the narrator is making a generalization based on his relationship with his ex-girlfriend, Veronica, but the narrator thinks this stereotype is true for all analyzed women. A little later, he developes this idea and says, "...all depressed people have dispositions towards egoism and the absence of a heart." Next, the narrator makes a generalization of all women based on only Veronica, and then for all people who are depressed, women and men.

Et plus tard encore, le narrateur continue le stéréotype: en visite à Rueil-Malmaison, un hôpital psychiatrique, il dit que « L’idée me vint peu à peu que tous ces gens – hommes et femmes – n’étaient pas le moins du monde dérangés ; ils manquaient simplement d’amour (Houellebecq, 149). » Mais il est là, en partie, parce qu’il n’a pas d’amis, il n’a pas de femme. En fait, il est la lui-même parce qu’il est en manque d’amour. Au lieu d’admettre sa différence, il a crée un stéréotype de gens qui sont mentalment malades car il croit que tout le monde pense comme lui.

And later still, the narrator continues the stereotype; during his visit to Rueil-Malmaison, a psychiatric hospital, he says that "The idea came to me bit by bit that all people - men and women - are not in the least bit crazy; they are simply missing love." But he is there, in part, because he has no friends, he has no wife or girlfriend. In fact, it is he himself who lacks love. Instead of admitting his difference, he created a stereotype of people who are mentally ill, because he things that the whole world thinks as he does.

Il est évident, après la lecture du livre, que le narrateur a basé ses jugements des pensées du monde en général sur ses croyances et ses expériences personnelles. Après avoir dit toutes ces choses, il se corrige quand il marche dans la forêt et dit « L’impression de separation est totale ; je suis désormais prisonnier en moi-même (Houellebecq, 156), » c’est à dire qu’il a bien compris que tout le monde ne pense comme lui, et qu’il est plus ou moins seul dans ses croyances. Quoiqu'il ait déjà dit des mots choquants au sujet de la femme, des gens en analyse, etc., son épiphanie finale a mitigé une partie de l’aspect offensif de son oeuvre. Cependant, s'il ne s'était pas rendu compte de sa différence, les stéréotypes dérogatoires en ce livre auraient causé une plus grande controverse.

It is evident, after reading the book, that the narrator based his judgements of the thoughts of the world in general on his own personal experiences and beliefs. After having said all the things that he does, he corrects himself while he is walking in the forest and says "The impression of seperation is total; I am henceforth imprisioned inside myself." That is to say, he understood that the entire world does not think as he does, and that he is more or less alone in his beliefs. Even though he already said all these shocking things concerning women, people seeking therapy, etc., his final epiphany erased a part of the offensiveness of his previous statements. However, if he had not realized his differences, the derogative stereotypes in this book would have caused an even greater controversy.

Michel Braudeau, dans un article de Le Monde au sujet du procès récent de Houellebecq, a dit que « Le personnage de fiction a le droit de dire ce qui lui chante. » C’est un peu comme le musicien du rap américain, Eminem, qui dit les choses choquantes dans ses paroles mais dit en même temps à la presse qu’il n’est pas intolérant vis-à-vis des homosexuels lui-même et qu’il ne commet jamais les actes du violence dont il chante, que c’est juste de la fiction. Bien sûr, il y a beaucoup de personnes qui ne le croient pas, mais on ne sait jamais si Eminem dit des mensonges dans sa musique ou aux médias. En plus, sans les faits plus concrets qui peuvent s'avérer au contraire, on doit accepter que Houellebecq écrit la fiction dans cet œuvre, Extension du Domaine de la Lutte. Donc il peut, par la voix d’un narrateur d’un roman, parler des choses désagréables, en particulier les stéréotypes.

Michel Brandeau, in an artle written for Le Monde on the suject of Houellebecq's recent trial (for "racial hatred" concerning some statements he made in a later book on the issue of the Islamic religion), said "The character of fiction has the right that which he does." It is a little like the rap musician, Eminem, who says shocking things in his lyrics while telling the public at the same time that he is not homophobic or violent towards women, despite the fact that he raps about these things in great detail. Of course, there are quite a few people who do not believe that he does not practice what he preaches, but one can never know if he is lying in his music or if he is lying during his press conferences. Moreover, without more concrete facts proving the contrary, one must accept that Houellebecq writes fiction in this book, Whatever. Thus he can, through the voice of a fictional narrator, talk about disagreeable subjects, especially stereotypes.